La Galette

Qui sème le vent



Vous pouvez croire les critiques : c'est un bon album de Bob Dylan au XXIème siècle.

Ceux qui ont aimé Time Out Of Mind (au siècle dernier) l'aimeront.
Ceux qui trouvent que ses disques d'après Blonde On Blonde sont nazes (et éventuellement ceux d'avant aussi, gnarf !), c'est moins sûr.
Ceux qui sont assez bobos pour avoir aimé Compay Segundo ("miracle, y a encore d'la vie dans un musicien hors d'âge") devraient aussi l'aimer.
Ceux qui sont très Marylin Manson / Lady Gaga peuvent passer leur chemin sans glisser une oreille. Quoique. Ils pourraient se décider à changer de genre.
Mais pour un disque d'épiphanie Dylan, les néophytes se tourneront vers Blonde On Blonde, son meilleur album au XXème siècle. Quoique. Le son de Tempest est forcément plus dans les standards de mixage actuel, ça pourrait être moins choquant.

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Transmettre

C’était il y a un an, et comme d’habitude le dimanche matin, je chassais le carton dans un vide-grenier. Après avoir chiné quelques disques, je parlais musique avec le vendeur et je dévoilai alors plus par sympathie qu’autre chose que les seuls vinyles pour lesquels je pourrais faire des efforts financiers conséquents seraient probablement ceux de musique expérimentale et de free-jazz. Chacun sa déviance, moi j’assume très bien celle-ci. Je n’avais simplement absolument pas prévu qu’une gentille dame derrière moi allait alors se proposer de transmettre mes coordonnées à une de ses amies récemment endeuillée qui se retrouvait depuis peu avec toute la collection de musique bizarre de son défunt mari. J’ai donné mon numéro, et j’ai commencé à espérer.

Le coup de téléphone n’arriva que plusieurs mois plus tard. Dans mes rêves mes plus fous, je m’imaginais soit peu scrupuleux faire un rapt indécent sur une collection de bijoux en cire, soit grand prince laissant un prix honnête pour quelques belles pièces. Évidemment, rien ne se passa comme prévu. La dame semblait méfiante, voulait parler prix tout de suite et m’annonçait des tarifs loin de mes possibilités d’alors. Ces disques, ils lui rappelaient tellement son mari, et si elle ne le suivait pas partout dans ces délires bruitistes, elle avait appris à ses côtés à aimer certaines audaces sonores. Et puis, ils partageaient ce gout de l’art: elle se concentrait plus sur la peinture de son côté et on peut dire qu’ils se complétaient vraiment bien ces deux là. D’ailleurs quand je me rendais chez elle la première fois quelques semaines plus tard avec comme seule perspective de ramener quelques disques d’Anthony Braxton et d’Ornette Coleman qui ne lui collaient pas trop aux doigts, je remarquais un ouvrage sur l’œuvre de Zao-Wou-Ki dans un coin. Elle garda aussi le joli vinyle d’Ornette Coleman illustré par Jackson Pollock, mais je la comprenais tellement que j’étais presque heureux de lui laisser. Elle me dit alors qu’elle se pencherait sur ce qu’il restait et qu’elle reprendrait contact avec moi.

Et l’attente a repris. Je n’osais pas la rappeler, je suis tellement maladroit au téléphone. Tout avait été si sympathique en sa compagnie et si dur à distance. Au téléphone, ca parle tarif, nombre, ça négocie. Jamais de ma vie je ne deviendrais un bon commerçant, et encore moins caché derrière un combiné, alors j’étais vraiment soulagé quand on fixa enfin un nouveau rendez-vous pour que je puisse me faire une idée réelle du trésor que je fantasmais depuis plus de dix mois. Je ne fus pas déçu, ni des disques et encore moins du décor. Rangés dans l’étagère que leur propriétaire avait confectionnée il y a quarante ans, ils attendaient sagement. Elle insista encore sur le fait qu’elle préférait tout vendre à quelqu’un qui saura en profiter plutôt qu’à quelqu’un qui ferait de l’argent avec. Alors que je regardais chaque pochette, on devisa un peu des illustrations d’alors :

« -De toutes façons, quand une pochette est aussi belle, on n’a pas besoin d’écouter le disque pour savoir que ça sera de la bonne musique » me dit-elle en substance.

Elle avait tellement raison et elle avait encore tellement de tendresse dans sa voix. Mais elle n’avait malheureusement plus vraiment ni le temps ni le matériel, ni sans doute le courage de s’occuper de tous ces disques. Alors, on négocia pour la forme, elle aura plus d’argent que si des revendeurs l’avaient amadouée et moi je me ruinais avec le sourire et la certitude de toucher quelques trésors introuvables. Dans un coin il y avait une contrebasse un peu usée qui trainait, finalement il était encore un peu là lui aussi.

« Il s’est mis à la musique un peu tard, mais c’était un vrai plaisir de l’entendre jouer »

Alors, je les ai imaginés dans ce salon, lui, elle, les disques, la contrebasse qu’il enlaçait alors qu’elle l’enlaçait du regard, ce gout pour l’art qu’ils se partageaient depuis longtemps. J’ai pris un peu de tout cela ce jour. J’ai signé le chèque, je me suis cassé le dos pour remplir ma voiture, et je l’ai salué.

« -Profitez en bien » me dit-elle en guise d’adieu.

Putain, oui je vais bien en profiter. Je ne me sens pas vraiment autorisé à faire autrement, je ramène un peu de vous deux dans trois caisses en plastique, j’espère être à votre hauteur.

Faut chercher mais il y a quand même des trucs qui déboîtent mémé en musique antillaise

2 petites perles fraîchement encodées cette après-midi, j'ai enfin réussi à faire fonctionner ma carte son à peu près correctement. 2 groupes assez obscurs mais qui méritent le détour. Je me souviens plus où j'ai trouvé ces disques, en brocante je crois mais il y a un moment déjà.



Je sais pas vous... mais là je me dandine sur ma chaise.

Je suis un génie... Et si t'as pas tout compris, je te l'explique avec un croquis !

Le rock progressif ou la musique par A + B.

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'ttention les oreilles (3)



Gun Club - The Birth The Death The Ghost

Enregistré sous le nom Creeping Rituals dans quelques spots du L.A. de 1980. Et donc le pré-Gun Club fondé par Jeffrey Lee Pierce et Kid Congo Powers, avant que Kid Congo ne soit débauché par les Cramps et remplacé par Ward Dotson.
Le son est gravissime, quelques interprétations encore erratiques, notamment la voix. C'est quand même plutôt un disque pour les fans.

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Un disque qui raconte une histoire




Bouclons la boucle avec ce sampler français (Disc'AZ) de 1982, le premier que j'ai entendu et le dernier de cette série.
On y retrouvera la fine fleur du punk et du Power Pop californiens originels ainsi que des artistes cultes pris en charge à un moment ou à un autre par BOMP!

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A bout de Nerves



The Breakaways - Walking Out On Love/The Lost Sessions

Avec la sortie de ces démos, ce sont probablement les derniers inédits de la courte épopée des Nerves qui voient le jour.

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Un double disque ? Mieux : une belle histoire




Who Put The BOMP!

Ce second sampler du label BOMP! est sorti au UK en 1979, sous forme d'un double disque sous licence London.
Il reprend le titre du classique Doo-Wop qui avait inspiré Greg Shaw pour son fanzine puis son label.
La pochette est superbe, le contenu pas moins.

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Un disque ? Mieux : une histoire




Best of BOMP! Vol. 1

Ce premier sampler du label BOMP! est sorti en 1978.
Il retrace les premiers pas du label, collection de singles des punks originels de L.A. et quelques pépites de leurs glorieux antécédents.
Avec un teaser imparable : Includes previously unreleased Iggy tracks !

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Le derby

La bataille CD versus vinyle est aux forum musicaux ce que le salade-tomate-oignon est au kebab, la classique, celle qui revient tout le temps quand on n'a rien d'autre à faire. Bref, c'est au moment de caler mon LP de Rancid que je me suis rappelé que j'avais le CD depuis bien longtemps et que je pourrais en profiter pour faire un ptit test à l'oreille. Ça ne démontre rien, c'est juste un test chez moi, sur mon système de son avec mes oreilles, sur un album en particulier, qui plus est, assez bourrin. Et puis comme j'aime bien cet album, ça en donne un aperçu grâce à diseur (qui refuse de sortir du son chez moi).

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Le disque qui a déterré un génie des 50's




Born Bad - Volume 2 : un follow-up ?

Non, mieux : un dépassement ! Une apothéose ! Par la grâce de deux déments et de quelques autres chansons.

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Le disque qui a repêché les 50's




1986 : au creux de la décennie maudite, le mainstream règne et les dernier îlots de résistance sont de plus en plus obscurs et isolés.

Et un beau jour, chez nos disquaires favoris, on a vu apparaître cet OVNI : Born Bad - Volume One, une compilation de chansons qui ont inspiré les Cramps.

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'ttention les oreilles



Zwouiiiiiiiiiii zw-zw-zwwwwiiiiiiiiiiiiiii rrrrr zwiiiiiiiiiiiiii rrr sh-sh-zwwwouiiiiiiiiiiiiiiiiiiii iiiiiiiiiiii crrrr-ccr-kkr-zwiiiiii iiii zwwwiiiiiiiiiiii iiiiii -whiiiiiiii wwwiiiiiiiiiiii wuuuuuu-wuuuuuw zwwiiiiiiiiiiiiiii iiii rrrrrr rrrrrrr zwwwiiiiiiiiiiiiiii wiiiiiiiiii i iiiiii - ii - eiiii eiiiiieiiiiiieiiiiiiiieiiiiiiiiiii zwiiiiiiiii crrr crr sh sh sh sh sh sh sh zwwwiiiiiiiiiiiiii -uiiiiiiiiiiiiiii uiiiiiiii uiiii uii ui uuuuiiiiiiiii sh sh sh shhhhhhhhhhhh... shh cr cr zwwwiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii

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Une illustration à la guitare du mot inventivité


Yardbirds - Roger The Engineer

Disque précurseur enregistré en 1966, où la guitare de Jeff Beck a droit à toute la place qu'elle veut.
Tout du long, elle intervient en contrepoints simples, idéalement justes et placés, avec un son de rêve. Sans parler des solos. On n'a pas assez d'oreilles, pas le temps de capter toute la richesse de ces interventions. Et cette impression qu'il n'y a jamais deux fois le même plan sur tous le disque.

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Aujourd'hui, rendons justice à...

Violent Femmes - Hallowed Ground



Alors qu'il est souvent considéré comme un follow-up plus banal, pourquoi préférer ce second disque à leur grand premier disque éponyme ?

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