Bo Diddley's a Gunslinger - On commence au Whiskey a go-go. Tiens, on dirait Walking with the Beast, les étiquettes sont encore inversées ? Ah non, c'est juste un autre Bo Diddley Beat ralenti. Mignon : Kid Congo apprend à faire des bruits avec sa guitare, Jeffrey Lee Pierce est déjà habité mais n'a pas encore exactement la voix qu'on lui connait.

Railroad Bill - Comme sur le pirate Sex Beat '81. Elle balance rude, la base rythmique basse/batterie est déjà là et emmène le groupe.

Seven Miles with the Devil - Une pré-version de Ghost on the Highway. Il aurait fallu avoir de l'oreille pour les signer à l'époque sur la base de ce genre de trucs.

Preachin' Blues est déjà complètement là, dans la construction et les plans de guitare. Ward Dotson a dû ensuite reprendre note à note (ce sont des notes ?) les plans de Kid Congo. Break et batterie seule, "Shut up and listen to the music" : Jeffrey Lee Pierce essaie de faire taire le pubic qui babille déjà. "Shut up, on va parler de religion..." et bam, la suite.

Goodbye Johnny - Intro inédite de Kid Congo, jamais entendue sur aucune version postérieure, que ce soit avec Ward Dotson ou après son retour. Le backbeat est vraiment en place, bien lourd, presque swamp, plus lourd que plus tard. On comprend un peu mieux pourquoi ils ont vaguement resorti ces bandes, en 1983, au retour de Kid Congo. Ils ont pu se dire que des trucs de cette époque valaient d'être entendus.

Black Train - Enregistrée ailleurs. Le son est encore plus crapoteux. Si, si.



Face 2, Walking with the Beast - Là, surprise, c'est bien elle. Elle existait donc déjà à l'époque. Et quand le Kid est retourné à la meute, il en a ramené le souvenir pour l'enregistrer en ouverture de Las Vegas Story.
Faudrait chercher si un maboul a décrypté les paroles pour les mettre en ligne : on capte quelques bouts de phrases évocateurs.

Bad Mood - Total inédit. Le riff est bien, ils auraient pu le recycler. A moins qu'ils ne l'aient trouvé trop psychobilly basique, genre enfance des Cramps. Dommage. Elle est chouette.

Not That Much - Autre inédit. Riff plus scolaire : deux accords majeurs à un ton d'écart, et c'est tout. Un peu léger.

Going Down the Red River - Pré-version de Devil in the Woods. Paroles différentes, mais tout le reste y est, pas tout à fait dans la même construction. C'est toujours sympa d'entendre le "témoignage du processus créatif à l'oeuvre". Et le tout groove plutôt bien. D'ailleurs il faut souligner que Terry Graham est déjà complètement là, dès ces enregistrements des origines. Gloire aux grands batteurs !

Willie Brown - Rââaaa... Un autre massacre de classique country. Inédit, celui là. Temps lents / temps rapides, mais Jeffrey LeePierce pas super à l'aise en faux crooner. On entend les discussions du public qui en profite pour se dissiper. Mais il finit a capella. Et c'est titré Field Holler.

Sex Beat - Un faux départ, on rigole et on recommence. De toutes façons, ce riff peut survivre à tout. Et le groove incantatoire de la partie vocale est déjà complètement là. Cette chanson est un classique de la trempe de Louie Louie ou Gloria. Y a juste un peu trop de mots différents dans les paroles pour qu'autant de groupes puissent la reprendre.


Je confirme : ce disque est un tas de boue.
C'est seulement à la troisième écoute qu'on s'accoutume et qu'on entend des choses. Et ce qu'on y entend n'est pas si mal. Un disque pour les fans, quoi.