Encore à l'ouverture, les 20/20 ont cette fois deux titres. Le Giving It All déjà entendu sur le Best Of Vol.1, et Drive : même session, même son, une douce mélodie moins conquérante que la première.
Les notes de pochette parlent d'une signature sur une major, mais ils n'ont pas dû remplir les espoirs placés en eux. En tous cas, on n'en a jamais beaucoup entendu parler. Dommage.



Premier girl-group du label, les B-Girls chantent Fun At The Beach. Dans le genre de la maison : pop simple à guitares, les choeurs féminins en plus. Une sorte de Go-Go's en plus brut.

Autre représentante du beau sexe, Nikki And The Corvettes. Après une intro très rock'n'roll fifties, c'est une vrai voix punk féminine, façon Snatch ou Slits (hum...).



Vient ensuite Walking Out On Love, créditée ici à Paul Collins. Une merveille absolue dans la droite ligne des Nerves. Normal, Peter Case était encore de la partie et ce titre est une démo du fugitif post-Nerves act, les Breakaways.
BOMP! avait soutenu les Nerves dès le début en distribuant leur EP auto-produit. Puis en sortant en single cette merveille, avant que Peter Case parte fonder les Plimsouls et que CBS récupère Paul Collins Beat, dont le premier album poursuit dans cette voie (et est donc indispensable).

Tiens, encore les Shoes et leur Tomorrow Night ! Il y a aussi le Him Or Me des Flamin' Groovies, le Kerouac de Willie Loco Alexander, les Wackers, Choir, Poppees, Zeros, DMZ et Weirdos. Bref, si t'as celui-là, c'est pas la peine de courir après le Best Of Vol.1 sauf à être grand fan de l'Ig.



Permanent Waves, ça rigole pas : un Little Girl ("You're drivin' me insane") au rythme frénétique, martelé au piano pour être plus sûr, pendant que la guitare lance les accords en lourde saturation. La voix singe le punk UK, mais en chantant juste. C'est quand même vachement bien balancé.

Oh ! Un autre groupe punk de l'Ohio ! The Human Switchboard viennent d'Akron et font dans le rythme heurté avec synthé (pardon, Farfisa), la dynamique brisée par un refrain en breaks successifs. Comme quoi Pere Ubu a fait école dans la sous-préfecture de l'état-zéro... Sauf que là, c'est une vraie fille qui chante, pas un gros à la voix bizarrement haut perchée.

The Last, ce sont les frères Nolte : Joe, Michael et David, il ne manque que Nick parti faire le malin sur Hollywood Blvd (c'est malin). Ils ont droit à deux titres. That Kind Of Feeling est sur le premier disque. C'est une mélodie mersey, avec instrumentation Byrds jusque dans les guitares rythmiques accoustiques.
Sur le second disque, She Don't Know Why I'm Here est plus groovy, notamment grâce à son orgue en fond. La mélodie est plus garage post-hippie West Coast. Une vraie réussite.



The Romantics lancent le second disque avec deux chansons. Il y a d'abord Tell It To Carrie, une petite pépite pop bien dans le ton de leur nom ("She's the one that I trust, I tell it to Carrie"). Guitares sonnantes avec une petit solo pas bavard, exemplaire jusque dans la conclusion.
Let's Swing n'est pas du même niveau, mais elle montre leurs racines : claps, montée diatonique de choeurs Aaaah-Aaaah-Aaaah (ie. comme les choeurs de Twist and Shout) sur un rythme rock'n'roll classique, et un piano martelé à partir de l'avant-dernier couplet pour propulser la dernière partie. Bonne école.

The Marshalls y vont de leur petit riff d'intro à la guitare façon Harrison des débuts sauf qu'après ça s'arrange, avec un rythme jungle lourd et des voix façon Groovies (You Don't Care anymore). Juste une faute de goût : le pont Mersey avant de repartir pour un solo encore très Groovies.



Sur chaque compilation, il faut une production Kim Fowley. Ici, c'est Tommy Rock : son plus dur, couplets sur un riff façon Stooges, coupés par un refrain façon Cars. Le batteur arrive à peine à assurer un tempo trop lent mais ultra-carré, donnant à l'ensemble un air un peu pataud qui en renforce le côté allumé.

Gerhard Helmut (?) fait Under My Thumbs en allemand : Unter Der Faust (??). Une rythmique un peu mécanique plus un orgue façon ? & the Mysterians sur les ponts intrumentaux donnent à l'ensemble un ton très décalé (???). Comment ce truc a-t-il atterri là ????

Le final enchaîne les Zeros, DMZ et Weirdos. La banane pour la fin.

Au total, ce disque est plus homogène que le premier, et rend vraiment compte de l'identité musicale des premières années du label. Et aussi de la scène indie US au moment où elle bascule du garage aux débuts du punk américain. Un concentré de la belle histoire des guitares qui font twang.

Et encore une fois : (Non ? Si !) à suivre ...