Les disques analogiques n'utilisent pas d'échantillonage
Cela signifie que le temps n'est pas découpé pour être numérisé. Le CD, avec son échantillonnage à 44,1kHz est très satisfaisant. Les formats haute définition sortis récemment (SACD et DVD-Audio) ont montré que l'extension de la bande passante au-delà de 20kHz pouvait apporter un plus considérable. Beaucoup d'instruments de musique ont un spectre qui va bien au delà des 20kHz (trompette, percussions...) En évitant l'échantillonnage, le disque noir permet une réponse en phase linéaire jusqu'à plus de 30kHz. Cela se traduit concrètement par une image spatiale stable et très précise. On entend mieux l'acoustique du lieu de prise de son.

Les disques analogiques ont une compression de dynamique soignée
La pleine dynamique d'un orchestre ne peut pas être assumée par la cellule phono. Ce support ne permet que 60dB de dynamique pour presque 100dB pour le CD et plus encore sur le SACD. Pour reproduire fidèlement le message, les ingénieurs du son doivent donc utiliser une compression de la dynamique pour permettre la gravure sur vinyle. Cette compression était particulièrement soignée pour remonter les détails dans les passages faibles, maîtriser les fortés... Les ingénieurs du son qui enregistrent de la musique classique travaillent avec la partition d'orchestre sous les yeux, notant avec le producteur chaque passage. Le réglage d'un compresseur-limiteur est très délicat, certains ingénieurs du son viennent en studio avec leur propre rack contenant les préamplis micros et les compresseurs.

L'enregistrement sur bande analogique, même en 76cm/S, induit aussi une compression dûe à l'enregistrement magnétique. Cela se traduit par un son particulier. Certains artistes enregistrent encore chez eux avec d'anciens magnétos multipistes Ampex, Studer voire Otari... pour retrouver cette couleur très particulière.

Au final, le mastering à partir des bandes nécessite un travail de pré-accentuation (la fameuse courbe RIAA) et de compression. Ce mastering, quand il est fait par un expert, donne au disque toutes ses qualités de dynamique, de lisibilité des signaux subtils et d'équilibre artistique.

Tous ces aspects devraient être considérés comme des défauts par rapport aux performances bien supérieures du CD. Il n'en est rien car il n'est que rarement possible de disposer d'une dynamique de 100dB chez soi. En général, les pièces les plus silencieuses permettent 80dB la nuit. Un salon normal, avec les bruits de la vie courante, la rue à 30m.... permet 40 à 60 dB de dynamique exploitable (c'est à dire sans devenir sourd).En limitant (avec talent) la dynamique, le vinyle nous donne un signal plus facile à écouter, dans lequel plus de détails sont amenés à des seuils audibles.
Cela se traduit aussi par un son plus "péchu" très apprécié des DJs en discothèque.

Faut-il revenir au vinyle ou passer au SACD ?
Cette question a une réponse économique simple: si vous avez des vinyles, écoutez les. Un vinyle neuf n'est pas très cher (8 à 10 euros), soit moins cher qu'un CD... et beaucoup moins cher qu'un SACD (qui en offre plus, il est vrai). On trouve aussi beaucoup de disques d'occasion. A ce prix là, pourquoi se priver de ce plaisir !

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