Référence : 600219
Label : Virgin
Pressage : France
Année : 1982
Type : Maxi 45 tours
Production : Rita Mitsouko et Georges Leton
Personnel : Mitsouko (voix, orgue électronique, percussions synthétiques), Rita (guitare, basse, synthé)

Ça devait être en 1983. Mes galettes se comptaient sur les doigts de la main (des deux mains au maximum). J'avais pas le sou (à 14 ans on y réfléchit à deux fois avant de dépenser son argent de poche). Au fond d'un bac, je tombe sur un maxi improbable d'un groupe au nom improbable : Rita Mitsouko. Je retourne la pochette et je découvre deux illuminés : un gars habillé de sacs Félix Potin ; une fille habillée semble-t-il d'une belle toile cirée ou d'un rideau tenu par deux épingles à linge. J'essaye d'en savoir plus en regardant la composition du groupe de deux qui était donc vraisemblablement un duo (j'étais jeune mais déjà doté d'un esprit de déduction largement au-dessus de la moyenne !). Il y a Rita et Mitsouko. Me vl'a bien avancé ! Je regarde à l'intérieur et, sur le label de la galette, j'apprends (toujours par ma force de déduction) qu'il doit s'agir de Frédéric Chichin et Catherine Ringer vu qu'en dessous des trois titres il y a leurs noms. Finalement, je me rends à l'évidence (j'étais aussi lucide déjà) : je ne suis toujours pas plus avancé…
Il va donc falloir prendre une décision. Emballez c'est pesé, je depense mes pesetes :

Face A
  1. Minuit dansant : Quelques notes d'un orgue limite jouet. Une boîte à rythmes. Une basse simpliste. Beaucoup d'effets sonores. Et une voix qui interpelle. Un titre pop fleurant bon le début des années 80. Mais il y a un truc. D'abord, c'est un son nouveau. J'avais jamais entendu ça avant (mais je ne connaissais pas grand chose à l'époque). Vingt-cinq ans plus tard et avec un peu plus de connaissance, je me rends compte qu'effectivement il y avait bien un son Rita. Et puis cette voix qu'on devine contenue, retenue. Prête à délirer mais attendant l'autorisation.
  2. Don't forget the night: Un rock mais là encore simpliste. Rien d'exceptionnel normalement mais toujours un son particulier. Le titre qui a marqué leur première reconnaissance. Au point qu'ils le sortiront en face A d'un 45 tours. A mon goût pourtant, le titre le plus faible des trois de ce maxi.

Face B
  1. Galloping : Orgue, boîte à rythmes, guitare. Une ritournelle d'orgue sentant bon là encore l'époque. Mais quand la voix se lance on tombe dans la quatrième dimension. L'autorisation de délirer qui n'était pas accordée sur Minuit dansant est donnée. Il y avait Nina Hagen, il était clair qu'il y avait maintenant Catherine Ringer. Mais la palme semblait revenir à cette dernière pour le côté barré. Tout le Rita Mitsouko à venir était déjà dans ce titre. Il reste toujours (et il restera maintenant) mon morceau préféré du duo.


Les Rita, je les ai aimés avec ce maxi. Je les ai adorés avec leur premier album de 1984 et ses Marcia Baïla et Jalousie qui faisaient fureur dans nos soirées, les samedis après-midi. Je les ai haïs avec ce concert raté en 1987 (20 minutes sur scène complètement défoncés – ben oui, faut quand même avouer qu'ils n'ont jamais tourné au lait fraise et à l'aspirine… – et un nouveau concert d'excuses quelques jours après auquel je n'avais pu assister). Je les ais perdus de vue après Marc & Robert, retrouvés un peu avec Cool frénésie. Bref, la vie quoi…
Merci Fred pour cette tranche de vie partagée !