Y étant retourné il y a une semaine, et bien que n'ayant pas plus pris de notes, l'habitude venant (3ème voyage en 1 an), je peux désormais en parler plus abondamment. Au départ, mon voyage avait deux objectifs : passer un bon moment entre potes au carnaval de Notting Hill, rendez-vous incontournable pour tout les amoureux de reggae, et chercher des disques. Plus précisément, tester les vide-greniers londoniens appelés là-bas "car boot sale" (littéralement "ventes devant son coffre de voiture"). La différence avec les vide-greniers français étant que ceux-ci sont définis en un lieu fixe et sont pour la plupart hebdomadaires. Je caressais l'espoir de trouver beaucoup plus de reggae qu'en France, la communauté jamaïcaine émigrée depuis les 50's s'étant préférablement installée en Angleterre, le reggae y était beaucoup plus écouté à l'époque (c'est beaucoup moins vrai de nos jours).

J'y suis donc allé comme d'habitude, frétillant d'impatience et levé à 4h le vendredi matin. Après une traversée de Londres en travers et en bus de nuit (pas de métro avant 6h), je me pointe sur mon premier car boot sale avec un temps bien anglais.


Je vais pas laisser planer le suspense (s'il y en avait un) plus longtemps, je n'ai quasiment rien trouvé ni vendredi, ni samedi, ni dimanche (et pour cause, ce jour-là, il n'y avait rien aux 2 endroits où je me suis rendu, le 3ème était à Brixton et minuscule). Bilan : 2 maxi (dont un excellentissime) de reggae et 4 45t de ska 2 Tone (tous sur le même car boot sale le samedi. Je ne désespère pas de trouver mieux la prochaine fois mais, j'ai joué de malchance car c'est surtout le dimanche que les particuliers vendent, le reste du temps, ce sont surtout des semi-pros qui vendent des objets neufs à prix cassés ; de plus, je ne connaissais pas le nombre d'exposants donc je suis tombé sur des trucs assez intimistes. Quoi qu'il en soit, pour ceux qui sont intéressés, le vide-greniers.org anglais c'est carbootjunction.com.

Venons-en donc aux boutiques de disques d'occasion. Il n'existe pas à ma connaissance d'équivalent de Boulinier (en termes de prix et de turnover) mais quelques adresses méritent d'être citées. La liste est loin d'être exhaustive mais je ne rapporte que ceux où j'ai trouvé des prix corrects pour des galettes de qualité (souvent moins de 10 euros)

Par quartier, on peut commencer par Camden Town, haut lieu des punks à touristes et autres gothiques en manques de talons compensés, le marché de Camden, c'est surtout des boutiques à touristes qui vendent toutes les mêmes produits, à éviter le week-end pour les agoraphobes. LA boutique intéressante, c'est le Record & Tape Exchange sis au 229 Camden High Street (station Camden Town); cette chaîne de magasin de disques (principalement) et autres produits culturels d'occase a la particularité de baisser les prix au fur et à mesure que les disques ne se vendent pas ce qui fait qu'on peut assez facilement trouver de belles galettes pas trop chères. L'autre avantage est que les vendeurs ne savent pas compter et rendent donc la monnaie n'importe comment, pas besoin de négocier, le vendeur te fait un prix à son insu (ça m'est arrivé 3 fois dont une fois 12 livres rendues en trop sur environ 70). Si vous êtes éclectiques, prévoir du temps, la boutique est conséquente, il y en a une deuxième un peu plus bas au 208 Camden High Street plus axée rock/indie/garage où le sous-sol est une vraie caverne.


Bifurquons vers l'ouest, à la station Notting Hill Gate, nous tenons là toute une floppée de Record and Tape Exchange qui s'étalent du 34 au 42 Notting Hill Gate, chaque boutique étant spécialisée dans ses styles (du classique au reggae en passant par le rock et la country). Ici par contre, le quartier est sympa à visiter (Notting Hill), si vous poussez jusqu'au bout de Portobello Road, on peut trouver quelques brocanteurs présentant des bacs de disques pas chers.


Dirigeons-nous maintenant dans le centre, on trouve dans le triangle formé par les stations Tottenham Cour Road, Picadilly Circus et Oxford Circus, Berwick Street. C'est la rue que l'on peut voir sur la pochette de What's the story ? (Morning Glory) d'Oasis mais c'est surtout une rue pleine de disquaires. Deux m'ont plu, l'un dont je ne me souviens plus du nom se situe presque en face de Mister CD qui comme son nom l'indique, est un magasin de CD (entre Broadwick Street et Livonia Street), la boutique sans nom pratique aussi la descente des prix mais de façon moins systématique. L'autre étant le Record & Tape Exchange local au 95 de cette même rue (faut pas se fier au numéros chez les Anglais, je vous ai déjà dit qu'ils savaient pas compter). Il y a bien d'autres boutiques mais elles ont tendance à fermer les unes après les autres se recyclant sur internet pour les plus chanceux/débrouillards ou faisant tout simplement faillite (les joies du téléchargement et des grosses enseignes).


Finissons ce petit London by wax en remontant vers Islington, plus exactement à la station Angel. En remontant Upper Street sur le trottoir de droite, on tombe après un gros embranchement sur Islington Green qui se transforme rapidement en Essex Road. Une première boutique au numéro 50 (ça se trouve facilement, il y a des bacs qui trainent dehors) : Flashback, des prix sympas et la possibilité d'écouter les disques autant de temps qu'on veut (plusieurs platines dispos). En remontant un peu plus, ma préférée : Haggle Vinyl, une sorte de caverne avec un vendeur rigolo. La première fois que j'y avais mis les pieds, c'était en mars dernier et il avait été un peu désagréable bien qu'attachant. Là, il m'a fait beaucoup rire, il a essayé de me filer un rencard avec son employée qui visiblement avait besoin de compagnie et appréciait les Français. Les prix dans les bacs sont très élevés, les collectors nombreux ; ceci explique cela et vice-versa. Par contre, il faut regarder dans les bacs empilés au milieu de l'allée et sous les bacs chers, beaucoup de daubes mais parfois des perles. Une platine en piteux état est disponible pour l'écoute avec un casque scotché dans tous les sens (en prévoir un avant de venir est salvateur, j'avais prévu le coup puisque c'était ma 2ème visite). Il utilise, comme d'ailleurs toutes les boutiques de disques, des bouquins de cotations comme le Rare records price guide donc pas de surprise sur les classiques, c'est cher (surtout qu'il a tendance à surévaluer). Ne pas hésiter à marchander, je suis ressorti avec 5 disques pour 15 livres au lieu de 25 (le fait que j'aie joué le jeu avec son employée y est aussi peut-être pour quelque chose).


Il existe sans doute de nombreux autres record shops dans Londres aussi intéressants que ceux qui sont présentés ici, la liste ne demande qu'à être complétée...