Hier soir, je traînais sur eBay (ce qui est relativement rare). Et, bien entendu, c'était du côté des vinyles que je me baladais.
D'habitude, eBay fait partie de ma liste de sites pour estimer la cotation d'un disque mais, hier, j'y étais sans autre but précis que de flâner dans les cartons virtuels de cette grande brocante.
Généralement, donc, je fais une recherche sur un disque précis. Là, j'ai fureté dans l'ensemble des galettes à la vente. Il est clair qu'on peut y trouver tout ce qui fait rêver le collectionneur de disques notamment les raretés, les pressages les plus improbables, les disques promo, etc.
Mais pourquoi donc cela ne me tente-t-il pas plus que ça, me demandais-je alors dans un grand moment d'instrospection d'une rare intensité ?
Il y a bien sûr une notion de prix qui entre en compte même si on peut quand même y faire quelques bonnes affaires.
Je crois que je ne suis tout simplement pas un collectionneur acharné. J'apprécie autant la recherche du vinyle que sa possession. Peut-être même plus finalement… J'ai le même rapport avec eBay que celui que j'entretiens avec les boutiques physiques (et leurs bacs bien triés, classés) et les conventions du disque.
Tout cela est bien trop facile !

J'aime ce plaisir si particulier de dénicher une galette après des années à l'espérer, à ne plus y croire même parfois. J'aime cette quête aléatoire qui peut ne jamais se terminer. J'aime le contact physique avec ces dizaines de milliers de galettes que j'ai bougées en vain souvent, avec un bonheur réel quelquefois. J'aime ces rencontres fortuites avec des vendeurs aussi variés qu'il est possible de l'imaginer. De ceux qui vous racontent mille anecdotes sur chacunes des galettes qu'ils vendent (et que l'on arrive même à convaincre, parfois, de ne pas vendre ce disque qui lui rappelle tant de belles choses) à ceux qui, antipathiques au possible, rendent encore plus aiguë cette joie lorsqu'on leur achète une perle négociée à 50 cts après leur avoir dit : "Bah, mon pov' monsieur, plus personne n'écoute les Rolling Stones maintenant ! Et puis il est tout abîmé votre 33 tours de 1964. Pensez donc, je n'étais même pas né. 2 € ?! Finalement je crois que je vais me l'acheter en CD… 50 cts ? Bon, allez, je vous en débarasse."
Bref, j'aime cette diversité, cette difficulté, cette part d'inconnu et de hasard. Mais je suis capable de dire où j'ai acheté pratiquement chacune de mes galettes. Parfois même, je vois encore le visage du vendeur lorsque j'ai en main telle ou telle galette achetée il y a plusieurs années. Serait-ce le cas, si je les avais acheté en boutique ou en ligne avec autant de facilité que l'on va acheter son pain ?

Je pense que vous l'aurez compris, la plus grande partie de mes galettes provient d'années de chine dans les brocantes. Et je crois que même si je gagnais la super cagnotte au Loto (ce qui serait encore plus exceptionnel que pour les gagnants habituels étant donné que je n'y joue jamais !), il en serait toujours ainsi (même si je m'accorderais sûrement quelque menu plaisir en achetant des galettes réellement introuvables par ailleurs…).

Et vous, où achetez-vous principalement vos galettes ? Répondez donc à ce sondage sur nos forums et, tant que vous y êtes, n'hésitez pas à nous expliquer le pourquoi de ce choix…