Référence : 886076-1
Label : London
Année : 1986
Format : Maxi 45 tours


L'histoire du rock est ponctuée d'artistes et de groupes sortis de l'oubli (d'hopitaux psychiatriques et autres centres de désintoxication) par d'autres artistes amis ou simplement admiratifs. A l'image d'Iggy Pop sauvé in extremis par David Bowie en 1976 lorsqu'il le sort de l'asile pour l'emmener en tournée et bosse avec lui sur son premier album solo (The Idiot). Il remettra d'ailleurs le couvert en 1983 en reprenant China Girl (issu de cet album) et Iggy sortira une nouvelle fois la tête de l'eau grâce aux royalties touchées.
En 1986, un groupe sort la tête non pas de l'eau mais plutôt de la poudre grâce à un autre groupe : Aerosmith. Et c'est le trio new yorkais Run DMC qui sera cette fois le sauveur. Fondé en 1983, par Joseph Simmons (Run), Darryl McDaniels (DMC) et Jason Mizell (Jam Master Jay), le groupe s'est vite fait une réputation de bad boys (considérés comme les créateurs du rap hardcore). Jason Mizell sera d'ailleurs tué par balle en 2002…
Normal donc qu'entre mauvais garçons on se file un coup de main. Car on ne peut pas dire non plus que les gaziers d'Aerosmith fassent penser aux Petits chanteurs à la croix de bois ! Fondé en 1970, le groupe connaît le succès mondial en 1975 avec le titre Walk this way tiré de l'album Toys in the Attic Un riff de guitare énorme comme il n'y en a pas dix dans l'histoire du rock (Smoke on the water de Deep Purple, You really got me des Kinks, La Grange de ZZ Top, etc. Bon, j'arrête là car sinon je vais finir par passer les dix alors qu'il n'y en a pas dix. Enfin si, il y en a plus que dix mais ça m'arrangeait qu'il y en ait moins car pour la formule c'était mieux. Et comme j'ai le sens de la formule à 10 € (vin et café compris) !). Un riff de guitare énorme donc, un beat de batterie tout aussi efficace : un classique du rock ne tient à pas grand chose en fait…

Face A
  1. Walk this way : En 1986, cela fait déjà bien longtemps qu'Aerosmith est plus connu de ses dealers attitrés que des ados à cheveux longs. Le groupe n'est pas vraiment à son apogée (quoique, ça dépend le sens qu'on veuille donner à ce mot), c'est plutôt le genre à quitter la scène dès la fin du premier morceau pour une banale playlist lue à l'envers et un concert donc commencé par ce qui devait être en fait le dernier morceau (véridique !)… Sur ce maxi, Walk this way débute comme l'original : batterie puis gratte. Juste un petit scratch au milieu qui est là pour rappeler que les auteurs viennent du hip-hop. Quand la tchatche arrive, on se demande encore comment ils ont fait pour améliorer un tel morceau. Run DMC a tout simplement réussi l'impossible ! D'autres s'y sont ridiculisés à essayer ensuite. Tel Puff Daddy avec son Come with me (vous savez, la magnifique BO de ce super film qu'est Godzilla…) tissé à partir du Kashmir de Led Zeppelin. Pour ma part, je n'ai rien entendu de meilleur dans le style depuis cette date (vous aurez compris que je parle de Run DMC et pas du dragon ridicule) sauf, un cran en-dessous quand même mais c'est déjà pas mal, le bootleg Trust (Antisocial) / NTM (Mais qu'est-ce qu'on attend ?) de DJ Zebra !

Face B
  1. Walk this way : La même en version instrumentale mais avec quand même Steven Tyler qui braille un peu au milieu. Va comprendre Charles…
  2. My Adidas : Trois bandes de beat et de scratch : du pur Run DMC. A quelques années près, Tapie aurait eu de la pub gratos… Mais faut pas lui dire en ce moment hein !

Pour conclure (il paraît que ça se fait), posons-nous deux questions essentielles :
• La première : était-ce vraiment nécessaire de remettre le pied à l'étrier d'Aerosmith ? Car malgré tout le respect qu'on leur doit, depuis cette date, ils ont eu tendance à nous faire passer Jon Bon Jovi pour un rocker rebelle qui fait de la bonne musique ! Je les ai vus en concert en 1994 (Aerosmith pas Bon Jovi – là c'était en 1995 en première partie des Stones mais je ne préfère pas en parler, les larmes montent et sur le clavier du portable, je risque le court-circuit à tout moment…) et il n'y avait qu'un bon morceau. Devinez lequel ?!
• La seconde : comment peut-on génétiquement et scientifiquement expliquer Liv Tyler ?