Premier round
Medúlla, de Björk Guðmundsdóttir
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J'en possède trois exemplaires : double-LP, SACD hybride et DVD avec pistes surround 5:1.
Comment les différencier objectivement ? Soyons réaliste, c'est impossible.
Je ne rentrerai pas dans une analyse ou une critique de l'album, il est merveilleux. Il présente aussi cette particularité particulièrement intéressante : aucun instrument ne fut utilisé, seulement et uniquement des voix remixées afin de créer une "musique". Passionnant lorsqu'on tend l'oreille un tant soit peu. Alors, quelle version préférer ? Aucune, bien sûr. Mais la sonorité est très variable selon le support. Je me contenterai de vous résumer l'écoute stéréo, le 5:1 étant hors de propos sur La Galette.

Bref récapitulatif du matériel utilisé :
-2 oreilles (une droite et une gauche de préférence)
-un canapé confortable
-Lecteur CD AudioAnalogue Primo épaulé par un convertisseur Proceed 18/44 (avec câble Madrigal CZ Gel)
-Ampli Stéréo AudioAnalogue Primo
-Pro-Ject Début II phono SB, cellule Ortofon OMB 5E
-Câbles VanDenHul Magnum
-Enceintes Dynaudio Audience

Donc, je commence arbitrairement par le CD.
La définition est claire, précise, dynamique au possible. L'espace sonore créé est très profond, le relief parfaitement défini. Les détails ressortent avec bonheur, sans pour autant écraser la voix de Björk. N'oublions pas que le convertisseur fait 90 % de ce plaisir pour oreilles d'audiophile. En le désactivant, l'image s'écrase, s'écrase..., et la dynamique s'effondre, sans pour autant perdre les détails. Pour clore cette première écoute, je dirais donc que l'écoute est vraiment parfaite.

Allez, je déballe la galette de son étui.
Hum... Le premier titre est-il plus lent ? Je relance le CD... J'écoute à nouveau le vinyle. Non, le débit est le même. Alors, que se passe-t'il ?
Voici donc la terrible mission que je me suis fixée : décrire au mieux cette différence entre vinyle et CD, sans analyse de fréquence, d'échantillonnage ou autre technique.
Pour commencer, quelles sont les différences ? Le vinyle est plus mou, c'est certain. J'avoue que l'oeuvre choisie n'est pas de plus faciles pour un tel test. L'électronique est peu mise en valeur par le vinyle, contrairement à un enregistrement de concert. Donc, il me manque la dynamique du CD. Les détails sont là, avec une image spatiale totalement différente. Si le CD me crée une image stéréo extrêmement précise, à la limite du surround, le vinyle va présenter une image plus centrale, toujours stéréo bien sûr, mais avec ce sentiment d'être dans une pièce d'écoute, un sentiment de "live" et non d'ultra-définiton que certains trouvent trop stérile. La voix de Björk est aussi plus chargée, plus réaliste devant un tel mixage.

Que conclure ?
Mon passif audiophile me fait pencher du côté du CD, sans hésitation. Pour la définition, l'image spatiale et les détails.
Cependant, les émotions passent mieux avec le vinyle, grâce à ce "petit je ne sais quoi" qui me laisse rêveur, imaginant que Björk chante près de moi, et non dans un studio high-tech.

Pour les fans du lutin islandais : il faut donc posséder les deux versions.


Prochain round annoncé : le légendaire Köln Concert


Mise à jour

Mat m'a signalé cette bonne idée, et la pochette alors ??

Le combat entre packaging vinyle et CD est gagné d'avance pour la galette. Premièrement pour sa taille, la photo est très réussie et le format miniature du CD ne lui sied guère. Ensuite, l'ouverture du double-LP est bien plus excitante que glisser les doigts dans ces fragiles cartons digipack que l'on déchire une fois sur deux. Je ne précise même pas la taille de police si l'on souhaite lire les liner notes.
Medúlla est par ailleurs un parfait exemple du ridicule attrait des photos de pochettes sur CD : le CD (en édition digipack) contient un mini-poster plié en 72 afin d'avoir a même taille de photo que le vinyle...
Pour conclure, si le design vous plaît, préférez sans hésiter le vinyle. (bon, ok, j'enfonce des portes ouvertes ;) )